Je n’aime pas le mouvement. Tous les mouvements. Je n’aime pas quand ça bouge, quand il faut que ça bouge, que ça change. Fini le changement. Plus de mouvement ni de changement, ni de ça bouge. Bougeons dans le vent. Le vent ça sent. Nous tombons du vent. Le vent est mort et nous avec dans son mouvement. Son mouvement au vent c’était de danser. Le grand dansement. Le dansement c’est la danse qui nous ment. Nous ne voulons plus du mouvement, nous voulons du ment dansé, et c’est très différend, car nous ne voulons pas de la dépense. La dépense ment, tout comme la pensée. Nous tombons dans la danse. Nous nous laissons penser par elle. D’ailleurs elle ne pense pas la danse, elle pense-ment, car penser c’est déjà faire mouvement. Et à bas tous les mouvements ! A bas les pansements ! Nous dansons comme des écrasés. Nous n’avançons plus, sauf pour nous écarter du mouvement. C’est le mouvement de tout un chacun. C’est la danse à tout le monde. Alors nous nous écartons de tout le monde, c'est-à-dire de nous-mêmes. Nous sommes un corps qui change seulement pour danser. C’est-à-dire pour ressembler à l’écraser. Nous organisons la danse presse-purée. La danse cloporte. La pensée ne danse pas. Elle veut du mouvement. Elle veut également le grand écart. Le chant et le son. La musique et la vie. Tout ces écartements d’exister entre hier et maintenant pour malgré tout danser dans le grand cirque du vivant. Mais nous nous voulons la mort par écrasement, pas par la fuite. Penser est une fuite désespérée. Nous voulons la danse du ratatinement, pas du mouvement. Nous ne sommes pas morts. Nous sommes juste extrêmes. Extrêmement justes et vivants, jusqu’au prochain numéro. Le numéro suivant est le grand écart qui nous rassemble, le grand écart qui entre en nous-mêmes, par la parole et le geste. Pas par le mouvement. A bas les mouvements !