mercredi 30 août 2017

PERFORMANCE 1er sujet 2017/2018 3m2

3m2/travail à faire à deux



Penser l’espace comme un outil de rencontre, de partage.
Comment peut-on bouger, danser, interagir avec l’autre dans 3m² ?

L’espace devient générateur de lien.
Comment l’espace met à l’épreuve le corps de chacun ?

Définition d’un mode d’approche, de mise en relation avec l’autre :
Comment je me situe, comment je me déplace ?
Comment je communique avec l’autre ?
Quel genre de situation cela provoque t-il?
Quel type de moyen peuvent générer le lien ?

1- études des territoires propre à chacun
2- identifier la situation à provoquer
3- premier essais


Pour le rendu :


1 carnet de bord contenant les recherches et au minimum une vidéo de 3 minutes, ou une série de photographies (imprimée et installée) qui restitue la performance.


Quelques références:

ABRAHAM POINCHEVAL

"La vie en autarcie, l’enfermement, l’immobilité ou la perte progressive des sens sont, pour lui, des moyens d’exploration du monde et de la nature humaine"

« Je m’interroge sur la manière de rendre physique un rêve. »



Abraham PoinchevalAbraham Poincheval
Ours 2014




Les poussins vont rester avec Abraham dans la vitrine pendant soixante-douze heures avant d’aller couler des jours heureux dans la ferme normande du père de l’artiste, Christian.
Oeufs 2017 palais de Tokyo

Après trois semaines passées à couver dix œufs, l’artiste français Abraham Poincheval a réussi sa performance, nommée « Œuf » : un premier poussin a commencé à éclore

Pour espérer une naissance, il lui fallait maintenir les œufs à une température de 37 degrés, pendant une durée comprise entre vingt et un et vingt-six jours. Ses efforts ont été récompensés lorsqu’un premier poussin a commencé à briser sa coquille, obligeant le performeur à quitter temporairement son « vivarium » pour ne pas écraser le nouveau-né.
« Les poussins vont rester avec Abraham dans la vitrine pendant soixante-douze heures » avant d’aller couler des jours heureux dans la ferme normande du père de l’artiste, Christian.
L’artiste de 44 ans avait manifesté une certaine inquiétude avant cette expérience, s’y sentant plus exposé que dans ses performances précédentes. 

« Avant, je faisais corps, j’étais à l’intérieur des choses. Là, c’est une véritable transformation, je suis à l’extérieur, je suis celui qui entoure. »

VITO ACCONCI 

Il a étudié la littérature et la poésie, avant de passer aux arts visuels. Il a d’ailleurs toujours défendu une approche très plastique de l’écriture et de la page qu’il considère comme un espace de performance réduit. C’est à partir de cette notion d’espace qu’il entame une série d’expérimentations sur différents medias afin d’explorer l’espace réel, temporel, social ou encore culturel. Mais c’est surtout à travers ces performances physiques qu’Acconci sera reconnu.

Performeur des années 70, il s’agit d’incarner les choses, de payer de sa personne et de brusquer les situations. 
A commencer par celle du spectateur de la prestigieuse Sonnabend Gallery qui, en 1971 arpente, désemparé imagine-t-on, l’espace d’exposition sans qu’il n’y ait rien à voir mais bien trop à entendre. Vito Acconci est là, au sous-sol. Il se masturbe. Ses gémissements de plaisir sont diffusé à l’étage, de manière à ce que le spectateur en profite. Ou à ce qu'au contraire il quitte aussitôt la place en ayant pris ombrage de ce plaisir solitaire que l’artiste s'offre, branleur ne partageant rien d’autre avec ses fans que son plaisant désœuvrement. Mais, un an avant cette pièce (Seedbed, 1972), Vito Acconci attend déjà le spectateur au tournant et toujours dans les bas-fonds : au bas de l’escalier de l’espace d’expo, les yeux bandés, il se tient, armé d’une batte de baseball, prêt à frapper quiconque descendra là le voir. Et puis, en 1969, n’attendant personne, il se met à suivre les gens dans la rue dans ses Following pieces

"L'inversion de l’ordre des choses et de la place du spectateur, qui n’est plus tant celui qui observe et admire que celui qui est suivi, désiré, espionné."



seedbed 1972:Résultat de recherche d'images pour "vito acconci focal point"

« Focal Point », 1971, vidéo, 33 min 

 « Focal Point » tourne autour du “jeu” de voir et être vu. Les yeux bandés, Acconci se tient debout contre un mur, torse nu et dos à la caméra. La camera fait un gros plan sur sa nuque et le cameraman annonce: “Je commence par ta nuque. Et je vais tout droit». L’angle de la camera change et le cameraman continue: “Je commence par ta nuque et je vais à gauche”, etc. Tout au long de la performance, la caméra se déplace et filme en alternance le corps de l’artiste ou des objets de son atelier, pendant que Vito Acconci tente de deviner ce que la caméra filme et d’où elle le filme. 

MARINA ABRAMOVIC ET ULAY


Marina Abramovic & Ulay ont eu une vie et un travail commun durant 12 ans. Ils ont étudié dans son ensemble les éléments qui animent la dynamique relationnelle. Cette étude a été réalisée à travers le prisme du corps. Dans chacune de leur œuvre, ce couple d’artistes explore et redéfinit la notion d’alter ego.



"Relation time" 1977


https://youtu.be/1sRSoGAc3H0


Relation in Time présente une relation statique, la solidarité du couple d'artistes étant symbolisée par le fait qu'ils sont assis dos à dos, les cheveux de l'un attachés à ceux de l'autre. Pendant les 16 premières heures au studio G7 de Bologne (octobre 1977), ils sont restés assis sans public. A la 17e heure, les spectateurs ont été admis à entrer et Abramovic/Ulay sont encore restés une heure sans bouger. Une photo a été prise toutes les heures. Il n'y a que très peu de changements visibles: tantôt Ulay a les yeux fermés, tantôt Marina ou les deux ont les yeux ouverts et regardent dans le vide. La tresse commune, leur relation visible, leur cordon ombilical se distendent au fil des heures. Leur lien apparent contraste avec les divergences intérieures et les sentiments différents des deux personnages. Comme pour les expériences précédentes, il s'agit d'une expérience que le spectateur ne peut réaliser que de manière visuelle, il ne peut la vivre lui-même. Dans cette mesure, les performances de Abramovic/Ulay vivent d'abord de l'intensité de leur propre expérience, ensuite de la visibilité pour le spectateur qui peut bien entendu percevoir les deux acteurs comme des figures d'identification.


"Relation in space" 1976

 Dans la première performance de 58 minutes, Relation in Space, présentée en juillet 1976 à la Biennale de Venise, Abramovic/Ulay courent nus l'un vers l'autre en partant d'un point opposé d'une pièce, se touchent en se croisant et répètent ce mouvement, alors que les deux corps se heurtent et que l'un (Marina) tombe sous la violence de l'impact, jusqu'à ce qu'enfin les forces viennent à manquer aux deux artistes. Une caméra vidéo statique enregistre les mouvements des corps au milieu de la pièce.

JOSEPH BEUYS

Joseph Heinrich Beuys, artiste allemand né à Krefeld le 12 mai 1921 et décédé le 23 janvier 1986 à Düsseldorf.

Dans son oeuvre, à la fois symbolique et autobiographique, Beuys s'inspire directement des épisodes de sa vie. Il invente une oeuvre d'art total qui inclue sa vie, son travail et sa place d'homme dans la société. L’artiste utilise des matériaux variés et rarement utilisés dans la création artistique : la graisse, la terre, le sang, le soufre, le feutre, etc. 

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"Coyote" 1974 galerie René Rock New York

https://youtu.be/pnaPMo2-tGs

Une ambulance se présente au domicile de l’artiste à Düsseldorf, en Allemagne. Il est alors pris en charge sur une civière, emmitouflé dans une couverture de feutre. Il va alors accomplir un voyage en avion à destination des États-Unis, toujours isolé dans son étoffe. À son arrivée à l’aéroport Kennedy de New York, une autre ambulance l’attend. Surmontée d’un gyrophare et escortée par les autorités américaines, elle le transporte jusqu’au lieu d’exposition. De cette façon, Beuys ne foulera jamais le sol américain à part celui de la galerie; il avait en effet refusé de poser le pied aux Etats-Unis tant que durerait la guerre du Viêt Nam.
Il passe ensuite trois jours en compagnie d’un coyote sauvage, capturé dans le désert du Texas, qui attend derrière un grillage.
Avec lui, Beuys joue de sa canne, de son triangle et de sa lampe torche. Il porte son habituel chapeau de feutre et se recouvre d’étoffes, elles aussi en feutre, que le coyote s’amuse à déchirer.
Chaque jour, des exemplaires du Wall Street Journal, sur lesquels le coyote urine, sont livrés dans la cage.
Filmés et observés par les visiteurs derrière un grillage, l’homme et l’animal partageront ensemble le feutre, la paille et le territoire de la galerie avant que l’artiste ne reparte comme il était venu.
Pour certains, Beuys, à travers cette action, souligne le fossé existant entre la nature et les villes modernes, entre nature et culture. Par le biais de l’animal, il évoquerait aussi les Amérindiens décimés dont il commémore le massacre lors de la conquête du pays. Le coyote cristallise ainsi les haines, et est considéré comme un messager.

Pour d’autres, Beuys engage ici une action chamanique. Il représente l’esprit de l’homme blanc et le coyote celui de l’Indien. Le coyote est un animal intelligent, vénéré jadis par les Indiens d’Amérique et qui fut persécuté, exterminé par les Blancs. Ainsi, Beuys essaie de réconcilier l’esprit des Blancs et l’esprit des Indiens d’Amérique. Il parle même de réconciliation karmique du continent nord-américain.
ELISA LE MERRER
Née en Bretagne en 1979, Elisa Le Merrer se forme au studio Pygmalion à Paris. Elle est interprète dans différents projets : Voxes Festival DAF à Genève, Facing Landscape de Claire Soubrier dans le cadre du concours Danse Elargie au Théâtre de la Ville (Paris), Love me tender au Regard du Cygne (Paris), Joy de Kathleen Reynolds (festival danse nomade en Côtes d'Armor), les Nervures de l'être à la Hall Pajol (Paris), Sortie de Bêtes dans l'espace public à Rennes, Sorry Charlie de Anne Flore Trichilo...
En parallèle de sa pratique au théâtre, elle s'intéresse aux fluides, au mouvement, le rapport au corps devient le fil conducteur de son parcours. Elle débute alors une formation en reiki avec Maître Génard. Certifiée, elle pratique la relaxation énergétique dans un cabinet d'ostéopathie à Paris.
La rencontre avec la chorégraphe, performeuse Nadia Vadori Gauthier, l'incite à creuser ce nouveau format d'expression. Elle intègre son atelier mensuel de recherche qui lui a permis de créer son propre projet LA BOITE NOIRE; dispositif plastique performatif. Elle collabore ainsi avec les chorégraphes Simon Tanguy et Léa Rault. Les Tombées de la Nuit , Rennes, et la Passerelle, scène nationale de Saint Brieuc deviennent alors co-producteurs du projet.
Elle obtient plusieurs résidences en milieu scolaire (Itinéraires bis) et devient artiste associée de la Passerelle, Scène nationale de Saint Brieuc.
LA BOITE NOIRE est présente dans différents lieux et Festivals (Avant Scène Cognac, les Tombées de la Nuit, Pas Sage, scène d'Automne au jardin...).
La Boite Noire 2016


Une feuille blanche artistique dans une structure cubique, comme un cocon pour protéger l'idée pure et première de l'artiste, avant de la faire entrer en résonance avec le public; c'est LA BOITE NOIRE.
Comment faire le lien entre l'idée créatrice et la façon dont le public reçoit un message?
Comment partager une émotion qui prend des formes différentes entre le performeur et le spectateur?
Comment définir ce qui fait l'essence de l'oeuvre?
Et comment enrichir une expérience grâce à l'échange?
"La théorisation de la boite noire est utilisée pour désigner l'être conscient qui répond
 aux stimulations de l'environnement". Norbert Wiener. 

Dispositif plastique et performatif, LA BOITE NOIRE est un objet dont s'empare l'artiste et le public, où ils créent un échange et inversent leurs rôles, s'affrontent et se coordonnent, s'enrichissent les uns des autres.
La structure cubique de 3Mx3M, en bois, est d'abord un espace intimiste et introspectif, une cellule blanche mise sous la surveillance de l'oeil d'une caméra.
L'entrée aléatoire du public influence les actions des performeurs et l'oeuvre se crée dans le présent de la relation Performeur/ Regardeur/ Acteur.
LA BOITE NOIRE enregistre intégralement l'expérience physique et diffuse, en direct, sur un écran à quelques mètres, pour un public extérieur et décode librement le message proposé.