Compagnie Sine Qua Non Art
EXUVIE
''exuvie'' désigne l’enveloppe laissée par les vertébrés après la mue
L’écriture chorégraphique est résolument ancrée dans une exploration presque articulaire du mouvement, une amplification du geste cherchant une certaine densité du temps de la représentation. Car avec Exuvie, tout est affaire de temps. La paraffine impose ses contraintes. Dans cette course contre la montre, la danse est circonscrite dans une temporalité dictée par les lois de la physique. Le défi pour les danseurs : se rendre disponible pour habiter le temps défini par la réalité du plateau et le dispositif scénographique.
Dans le langage scientifique, «exuvie» désigne l’enveloppe laissée par les vertébrés après la mue, leur « ancienne peau ». Cet espace-temps mouvant est soutenu par la pulsation des musiciens qui exécutent en direct l’orchestration électro-rock de ce ballet surprenant. Elastique, épileptique, la création musicale live où les nappes de guitares préparées côtoient des pianos sous-marins et des fracas numériques, achève le récit scénique de cette traversée.
Traversée des corps se dépouillant de leurs habitudes sociales, soumis à leur animalité, pour parvenir enfin, à faire peau neuve.
MIQUEL BARCELO ET JOSEPH NADJ
https://youtu.be/rhUWkEqYPt0
Un chorégraphe, un plasticien, de la terre crue… Un stupéfiant voyage dans le magma primitif.
C'est une histoire de terres, donc d'origines. Au fond de la scène, une toile tendue, recouverte d'une marne crayeuse. L'homme n'est pas encore apparu, c'est le temps de la genèse... Au sol, une argile rouge, détrempée, fertile. Ils sont bientôt là, les premiers sédentaires, deux hommes en noir armés de pioches rudimentaires. Cette terre, ils vont la scarifier, la déchirer, la violenter. S'y vautrer. S'en imprégner à tel point que leur costume sombre se fond en un nouveau tissu, maculé, souillé, placentaire. C'est un travail d'avant les mots qu'élaborent le chorégraphe Josef Nadj et le plasticien Miquel Barceló. Un séisme chaque fois renouvelé, qui a fait parcourir, l'été dernier, des frissons de stupeur et de plaisir dans les travées de l'église des Célestins, lors du festival d'Avignon. Un cri silencieux. Qui nous cloue devant cette fresque, avec toutes nos questions, toutes nos hypothèses. A l'image des deux
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